« Solenia » : les jours et les nuits
Nouveauté parue chez les Belges de Pearl Games, « Solenia » de Sébastien Dujardin (magnifiquement illustré par Vincent Dutrait) est un petit jeu de collect & delivery familial, simple et élégant, à la mécanique parfaitement huilée.
« Solenia » a beaucoup fait parler de lui ces derniers mois, et notamment au FIJ de Cannes où il a été nominé à l’As d’Or 2019, et a remporté un vif succès auprès du public – ne serait-ce qu’en jugeant l’affluence exceptionnelle auprès du stand de l’éditeur. Et il faut bien avouer que ce succès est tout à fait mérité. Situé dans univers imaginaire et onirique, « Solenia » repose sur un principe original et ingénieux d’alternance de jours et de nuits, matérialisés par un plateau modulable qui se transforme en « tapis roulant » de cases sur lesquels les joueurs placent leurs cartes pour y accomplir leurs actions.
Celles-ci se déclinent en 2 options : a) collecter des ressources (bois, eau, blé), dans le but de b) approvisionner des cités volantes, dont les tuiles piochées aléatoirement requièrent des combinaisons spécifiques (plus de ressources demandées, plus de points de victoire, comme on s’y attend). Chaque joueur dispose d’un petit plateau personnel sur lequel il stocke ses ressources (sur des emplacements limités) et collectionne ses tuiles de cités qui lui apporteront à la fois des ressources complémentaires en cours de partie, ainsi que des points de victoire à la fin.
Tout le sel du jeu repose sur le dilemme constant entre l’optimisation des ressources à récolter en prévision des futures cités à approvisionner et le placement de ses cartes, contraint par la position d’un pion-dirigeable situé sur le milieu du plateau ainsi que par ses propres cartes jouées précédemment. D’autant qu’à chaque fois qu’un joueur joue une carte de valeur 0, le plateau se module, le dernier segment devenant le premier, obligeant à résoudre les éventuels bonus conférés par les cartes qui y étaient situées… y compris pour ses adversaires.
Si « Solenia » reste un jeu assez classique dans sa mécanique, il l’exploite avec finesse et surtout avec un gameplay d’une rapidité et d’une fluidité remarquables. Un mode avancé permet d’utiliser des tuiles de développement qui offrent un peu plus d’options stratégiques. Un seul regret : que ce magnifique principe de jour et de nuit ne soit pas davantage ancré dans un thème où il serait encore davantage exploité. Peut-être à fantasmer pour une v2 en mode gestion pour kubenbistes ? 😉
« Solenia », de Sébastien Dujardin, édité par Pearl Games
1-4 joueurs à partir de 10 ans
30-45 min