Jeux de société : l’été sera ludique
La rédaction de Ludochroniques vous propose un zoom sur une sélection de jeux de société récents : de quoi agrémenter les soirées estivales en famille ou entre amis, entre deux verres de rosé frais.
Le joueur occasionnel a vite fait d’être perdu dans la masse toujours grandissante de nouveautés ludiques sortant en rayon chaque mois. Voici une sélection hétéroclite pour varier les plaisirs.
Party games
Dans la gamme des petits « party games » – jeux d’apéro fun et aux règles simples -, commençons avec « Chrono-Mots » de Wilfried et Marie Fort, chez Gigamic. Assez classiquement, une équipe doit faire deviner aux autres, dans un temps de sablier, l’un des mots inscrits sur une carte piochée au hasard. Mais sa contrainte est de taille : elle ne peut donner comme indice que des mots commençant par l’une des 4 lettres de l’alphabet posées au centre de la table. Un défi qui peut s’avérer vite assez complexe ! (et pour lequel on conseille d’être au moins 5 joueurs) « Chrono-Mots » aurait pu être un jeu compétitif, mais se présente dans une version coopérative qui décuple la rejouabilité, poussant les joueurs à essayer de maximiser leur score, échelonné dans une grille à la « Hanabi ». Rien de révolutionnaire à l’horizon, donc, mais un défi cérébral suffisamment bien équilibré qui en fait un petit jeu malin, susceptible de plaire à toute la famille.
Sorti l’année dernière, « When I Dream » de Chris Darsaklis, édité en français chez les Belges de Repos Prod, est un très bon jeu d’ambiance de 3 à 10 joueurs. Chacun son tour, on incarne un « Rêveur », bandeau sur les yeux, à qui les autres participants doivent faire devenir un mot inscrit sur une carte. Mais certains adversaires ont la mission inverse : induire en erreur le Rêveur afin qu’il se trompe, ou tenter d’équilibrer ses bonnes et mauvaises réponses… A la fin du tour, le joueur peut tenter de reconstituer ce qu’il pense être les mots corrects en élaborant un mini-récit de rêve, qui lui apportera le cas échéant des points supplémentaires. « When I Dream » reprend certes un principe archi-exploité, mais le fait avec un petit twist original, et surtout bénéficie d’une édition somptueuse, chaque carte illustrée magnifiquement et contribuant à une atmosphère particulièrement poétique (dommage toutefois que seuls les mots soient utiles, et pas les images, étant donné l’effort qui a été fourni en la matière !). Nous recommandons d’y jouer à au moins 5 voire 6 joueurs pour en profiter pleinement.
Jeux de stratégie light
« 7 Wonders : Duel », publié également par Repos Prod, n’est pas à proprement parler une nouveauté puisqu’il date de 2015, mais il continue de susciter l’enthousiasme des joueurs, allant même jusqu’à se classer sur le site américain Board Game Geek, à la date de rédaction de cet article, au 13e rang des meilleurs jeux de tous les temps. Il faut dire que cette suite au best-seller « 7 Wonders » est un petit-chef d’œuvre ludique, proche de la perfection, d’une rejouabilité maximale et nettement plus interactif que son aîné. Comme ce dernier, il s’agit de développer – en accéléré – une civilisation antique, avec un système simple de gestion de ressources dont le coût dépend de ce que possède l’adversaire, et d’objectifs (les Merveilles) qui rapportent le plus de points de victoire. Une réalisation impeccable d’un duo de game designers incontournables, Bruno Cathala et Antoine Bauza.
Chez Iello, nous avons déjà parlé de l’excellente nouvelle série des escape box « EXIT ». Dans une plus gamme également intermédiaire s’adressant aussi bien au gamer averti qu’au joueur occasionnel, « La Légende du cerisier qui fleurit tous les dix ans » (Hinata Origuchi) est un jeu de collection qui ne brille pas par son originalité fondamentale, mais au gameplay suffisamment agréable pour mériter un petit détour. Servi par une édition au matériel splendide (comme souvent chez Iello), ce petit jeu repose sur du stop ou encore ainsi qu’un système de paravent et points partiellement cachés. On conserve un sentiment de contrôle relatif malgré la part importante de hasard dans la pioche de ces délicats pétales de fleurs en plastique coloré, qu’il faut collectionner tout au long de la partie…
Un peu plus coriace, on conseille toujours l’excellent « Five Tribes » chez Days of Wonder. Voilà déjà quatre ans que le prolifique Bruno Cathala a sorti sa nouvelle pépite, « Five Tribes », qui a par la suite raflé tous les prix ludiques internationaux. En 2017, une nouvelle extension « Les Caprices du Sultan », permet d’enrichir encore le gameplay. Rappelons le principe : inspiré d’un plateau et d’une mécanique de jeu abstrait (l’auteur explique ici le processus de création), « Five Tribes » mélange enchères, placement d’ouvriers et collection de cartes, le tout reposant sur une action de déplacement inspirée de l’awélé. La fluidité des règles alliée à une très grande diversité stratégique, et une durée de partie moyenne (une grosse heure), en font un jeu simple mais profond qui saura plaire à une palette de joueurs très variée. Comme souvent dans les jeux de Cathala (par exemple récemment dans « Imaginarium »), la règle d’initiative pour commencer le tour est particulièrement importante et bien pensée.
Ambiance jeunesse
Pour les plus jeunes joueurs, mais pouvant parfaitement réunir un public d’adultes autour de la table, citons « Fairy Tile » (Iello), une sympathique introduction aux jeux de placement de tuiles et à objectifs secrets. Un regret : que la dimension du conte de fées (chaque carte possédant un morceau de l’histoire somme toute assez convenue) ne soit pas intégrée au gameplay. Enfin, « Mad Trip » (Gigamic) est un jeu de mémoire et de rapidité assez original, en équipes, sur le thème d’un parcours en forêt. Il est noté à partir de 10 ans mais pourra parfaitement, dans la version simple de son plateau, être joué à partir de 8 ans.